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  • Writer's picturePrincesse Feussouo

The Sky: Elisabeth Gets Her Way by Jan Martens FR

Updated: Mar 29

Montréal, 25 Mars 2023

En ce matin de printemps, Je cherche encore mes mots. Comment décrire ce magnifique solo de Jan Martens ? Ce serait bien trop simple de dire que Jeudi dernier, je suis allé.e voir un show. Il serait plus juste de dire que le 16 mars, sur les planches de l'Usine C, le talentueux chorégraphe a rendu un hommage à la musicienne Elisabeth Chojnacka. Ce soir-là, J'ai ressenti la musique d'une artiste et entrevu les airs d'un instrument que je ne connaissais pas. Avec une souplesse inouïe, on voyait le corps de Martens se fondre dans la subtilité de la cadence. En quelques instants, Je suis tombé.e amoureu.x.se de ces mouvements saccadés.


Tandis que Chojnacka aiguisa du bout des doigts le clavecin, Jan se liait naturellement à la musique, en respectant le rythme avec rigueur. Dans certains contextes, les oeuvres musicales ne doivent pas servir d'accessoires aux chorégraphies, et cela, Jan Martens l'a compris.“Malheureusement le visuel gagne sur l'auditif ” déclara Elisabeth dans un entretien.

La salle était pleine, la scène large et blanche. Dans un coin, plusieurs vêtements cintrées. Dans le fond de la pièce, quelques vidéos d'entrevues étaient projetées. Le Chorégraphe nous plonge dans les plateaux TV des années 80.



En se tournant vers le public, on nous voit rire avec dédain, face aux dires des journalistes ou de certains hommes artistes. D'autres se penchent sur le style de la claveciniste, ses mini jupes, ses talons hauts et ses cheveux extravagants. Les moments de stroboscopes laissent place à des effets photographiques accompagné d'une danse fragmentée. Je me suis dis que j'avais bien de la chance de voir cela, c'était une super approche artistique !


A ce moment précis où rêver me semble terriblement impossible, les théâtres dégagent une odeur de mort, face à un public professionnel, averti et preparé. A la sortie, les discussions que j'ai pu entretenir avec la directrice artistique du FTA, m'ont fait (encore) comprendre le poids du temps. Du haut de mes 24 ans, ces pièces dont je détourne le regard furent undergrounds et provocantes. Aujourd'hui, les ancien.ne.s metteur.euse.s en scène se fatiguent, se lançant dans une guerre sans fin avec la nouvelle génération. Bien évidemment, ces comportements me poussent naturellement vers mes paires.

Je classe cette oeuvre dans le sky, tiroir où je mets les oeuvres et artistes qui possèdent assez de fonds pour se produire sur la scène nationale et internationale.

Les saveurs sucrées que j'apprécie beaucoup dans les espaces undergrounds me lassent vite et je ressens l'envie de boire un verre d'eau, une eau fraîche, comme celle qu'on prend après avoir couru pour rattraper la 193-Est. A l'âge du numérique comme disent les boomers, c'est difficile de se sentir concerné et tomber sur une oeuvre marquante est un parcours de combattant. Un parcours que j'ai décidé d'entreprendre.


Princesse F.







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